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Résidence artistique invitée à la Ville-aux-Dames

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Résidence artistique invitée à la Ville-aux-Dames

Dans le cadre du Festival Bruissements d'elles 2024, du 18 mars au 31 mars, la Ville-aux-dames a souhaité m'inviter pour une résidence et une exposition salle Louis Renard. Le temps de recherche-création, le moment de partage lors du vernissage et de médiation-création lors des ateliers jeunes publics ont donné lieu à de nouvelles œuvres plastiques :

- l’œuvre « Le nœud des fées » (technique : tressage de liens végétaux, année : mars 2024) peut être interprétée de différentes manières. L’on dit que les fées tressent des nœuds dans les cheveux des enfants la nuit, ou dans les cheveux des femmes, et qu’au réveil, le nœud doit être montré pour être décrypté, par une faiseuse ou tisseuse de rêves. Inspirée par la tresse et son motif d’entrelacements et de liens depuis plus de vingt ans, j’ai voulu reproduire ce mouvement de tressage pour créer une très longue tresse en matière végétale (raphia, chanvre), mêlée à l’entrelacs de laine sur du bois, autour de chutes de branches de mon jardin (bois de laurier palme).

- L’entrelacement nourrit aussi les autres œuvres dessinées, soit sur papier calque (« Poèmes dessinés, A l’Origine », encre de Chine et impression sur couches de papiers calques, année 2022).

A l’occasion de la résidence artistique, d’autres œuvres originales sont nées de la salle Louis Renard et des déambulations à la Ville aux Dames. L’observation des plantes qui poussent dans les recoins des rues, ou dans les prairies de l’île de la Métairie, m’ont invitée à penser la mémoire végétale, le pouvoir des plantes, médicinales, alimentaires, guérisseuses des villes : un laiteron est là dans un coin de béton, sur un trottoir, il attire les pollinisateurs qui ont longtemps déserté ce lieu. Dans un autre coin, il fait le lien avec le lamier, qui pousse en colonie, et envoie son doux parfum aux autres pollinisateurs.

Les œuvres nées de la résidence artistique à la Ville aux Dames :

• « Le nœud des dames », sculptures de tissus en coton et lin, raphia, laine, année : 2024, installée en hauteur.

• « Cybèle au nœud gordien », sculpture en tissu de coton et raphia, dessin sur tissu à l’encre de Chine, année : 2024, installée dans la salle, proche de la scène, puis rejointe par un second dessin sur tissu, cette fois du lin.

• « Mémoires vivantes », technique : installation végétale, année : 2024 et « Le nœud des fées », tressage végétal et nœud sur bois

• « Il était une fois la graine », technique : dessin à l’encre sur papier vélin d’Arches en coton, année : 2024, ce dessin m’a été inspiré du passé des villes en bordure de l’agglomération de Tours, passé maraîcher, mais aussi par l’île de la Métairie, ancien lieu de pâturage du bétail des agriculteurs-maraîchers de la Ville aux Dames.

Textes :

À la Ville aux Dames, une forêt est née des alluvions. Les racines ont poussé, flottantes, jusque dans les profondeurs sablonneuses des bras marécageux du fleuve Loire. La douceur du soleil fait éclater de vert la moindre feuille qui s’y étire. Lorsque la rosée se pose dans les coupoles des fleurs, ces êtres sessiles qui mangent la lumière à bras-le-corps, des insectes viennent y boire et au bas des plantes, viennent y pioncer, d’un sommeil de gai pinson. Les pattes de la grande aigrette frôlent l’eau sertie de vaguelettes, poursuivie du regard par le héron cendré, planqué là quelque part sur la souche d’un arbre qui pousse de travers. C’est le début du printemps et la fin de l’hiver, deux saisons s’entrecroisent, dans un chatoiement de couleurs. Le blanc des perce-neige couvre le sol d’un faux manteau blanc. Puis quelques primevères percent d’or les herbes folles. Il n’y a pas de silence, tout y est besogneux. La boue devient banc de sable et le banc de sable accueille les pas doucereux d’une Loire en ruisseau.

Dans les rues portant des noms de femmes, des plantes belles de nuit comme de jour, saisissent les murs, la moindre fissure, le travers des briques, le dévers des trottoirs. À cette occasion, le laiteron s’acharne, pâle copie du pissenlit dent-de-lion à la puissante inflorescence faite de fleurons ligulés jaunes. Dans les recoins, glissent les graines et s’enracinent, bleuets, pâquerettes, laitues vireuses, plantains, roquettes, pourpiers, myosotis, boutons d’or, consoudes, cirses, berces, et moutardes des champs. Certaines qu’on reconnaîtrait entre mille, et d’autres qu’on oublie.

Pour cet accrochage, j’ai choisi d’imprimer des petits poèmes nés du dessin de certains tableaux proposés dans la salle Louis Renard, pour les agrafer en petits livrets aléatoirement peints à l’encre de Chine et offerts au public.

Enfin, une dernière œuvre a été produite dans le cadre de cette résidence, après deux ateliers donnés aux enfants pour dessiner des plantes et arbres fantastiques, inspirés parfois des dames de la Ville aux Dames ou de leur propre imagination. Cette œuvre a été dessinée sur les chutes de bois offertes par les services techniques municipaux : des plaques de bois contreplaquées. Le dessin a été effectué après de nombreux essais dans un carnet de recherche.

• « Paysages de la Ville aux Dames », dessins à l’encre de Chine et aux feutres, année : 2024, sur planches de bois contreplaqué, diverses dimensions, dessinés à force de répétition, les paysages se sont étirés, transformés, complètement changés par l’empreinte d’un souvenir fluide, mouvant, coloré, à l’image de l’arrivée du printemps sur les terres gynépolitaines.

Merci à la municipalité de La Ville aux Dames, Julia Baudry, Sébastien Martin, Monsieur le Maire, les services techniques, la compagnie de théâtre pour avoir respecté avec soin l’installation.

© Photographies Tassanee Alleau – La Ville aux Dames – mars 2024

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